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LANDIRADO – S’aimer, s’accepter et s’épanouir. Témoignage

Manahiranan’ ny fiaraha monina…

Nous évoluons actuellement dans une société basée sur l’image. Pire encore, c’est une image tellement formatée que l’on accepte mal les différences. Dès l’enfance, nous sommes confrontés à toutes ces « normes » de beauté et de comportement. Ces normes qui d’ailleurs sont plus accentuées chez les jeunes filles et qu’elles continueront de nourrir à l’âge adulte.

Tu n’es pas comme les autres…

En gros, notre société veut qu’une belle femme soit de teint clair, mince, mais avec des formes là où il faut, avec de beaux cheveux longs, une peau impeccable, un visage et un corps harmonieux, et qu’elle ne soit ni trop grande ni trop petite, discrète, mais pas trop, etc. (vous aussi, vous avez senti l’absurdité de tout ça, n’est-ce pas ?). Si vous ne cochez pas toutes ces cases, et bien bonjour les complexes. Mais, comme la majorité d’entre nous ne répondent pas à ces critères, du coup nous sommes nombreuses à avoir des complexes.

Pfff... Et si on restait juste nous même...

La bonne nouvelle, c’est que nous sommes aussi de plus en plus nombreuses à avoir envie qu’on nous foute la paix avec nos imperfections. Comment apprendre à s’aimer et à s’accepter ? Comment le fait de passer outre ces normes absurdes nous rend plus belles ? Et surtout, pourquoi s’aimer est très important dans le processus de transformation physique ?

À cœur ouvert…

C’est ce que JOELIARIVONY Landirado va vous raconter. Elle est une des ambassadrices de cette génération qui veulent s’assumer et s’accepter comme elle est. Féminine et féministe, souvent incomprise, parfois mal jugée, son histoire est celle de la chenille qui est devenue papillon. Vous allez découvrir le portrait d’une jeune femme forte et courageuse, qui est passée par tellement de choses. Mais, qui malgré tout, a su garder sa générosité, sa bienveillance et son empathie. Son histoire trouvera peut-être un écho chez vous.  Dans tous les cas, je vous invite à lire son témoignage à cœur ouvert, spontané et sincère à son image.

1- Peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Landirado, je suis une jeune femme de 26 ans, entrepreneure et pâtissière surtout. J’aspire à un monde où chacun puisse se rendre compte de ses valeurs et se détacher des regards malveillants afin de trouver épanouissement et harmonie.

Par ce petit témoignage, j’espère pouvoir rappeler aux gens que tout est possible, mais il faut croire en nous. Je tiens aussi à apporter mon soutien aux personnes qui ont vécu ou qui vivent des complexes au niveau physique, car nous vivons dans un monde qui juge facilement.

C’est avec beaucoup d’humilité que je vous le partage et aussi avec la conscience que je ne suis pas parfaite. Je suis moi-même encore en train de faire mon bout de chemin pour une meilleure acceptation de soi et mon épanouissement. Car je suis à un moment de ma vie où je  peux devenir ce que je veux, le même moment où c’est plus dur de savoir ce que je veux.

2- À l’adolescence, quel était ton rapport avec ton corps ?

Alors, pour la petite histoire, à l’âge de sept ou huit ans j’ai fait une crise suite à une hypercalcémie et avec cela j’ai dû suivre un traitement ce qui a causé une prise de poids et un changement physique.

Pendant mon adolescence le rapport que j’avais avec mon corps n’était pas des meilleurs. J’étais dodue et joufflue. J’étais, je pense, tout le contraire de mes amies du collège et du lycée. Il m’est difficile de décrire à quoi je ressemblais à l’époque. Mais pour faire court, je n’avais pas de forme du tout et j’étais un peu gras de partout.

C’était complexant, surtout que l’adolescence est une période de notre vie où l’on commence à se construire en tant que personne. Et que pendant cette période je faisais un peu l’objet des moqueries ou des blagues sur mon physique. Pour certaines personnes je leurs servais aussi de faire valoir, pour qu’elles puissent nourrir leurs égos, du fait qu’on était tellement différents physiquement et qu’il était plus facile alors de faire une comparaison.

J’étais très autocritique, je ne me parlais pas du tout avec bienveillance. C’était comme si j’avais la haine contre mon corps. Je me suis toujours vue comme étant la petite grosse du groupe et je n’arrivais vraiment pas à apprécier et accepter cela d’une manière ou d’une autre.

3- Comment vivais-tu le regard des autres et quel impact ça avait sur toi ?

Je pense qu’à l’adolescence on est plus sensible et on accorde énormément d’importance au regard et point de vue extérieur. Cela peut ne pas être le cas, mais il faut alors qu’on soit très bien entouré et qu’on nous inculque les valeurs de l’acceptation de soi. Pour ma part je n’ai pas eu cette chance-là, ce qui m’a amené à vivre et valoriser constamment le regard des autres.

Cela m’a poussé à faire beaucoup d’efforts pour être acceptée et pour me faire une place. Tout naturellement  ma confiance en soi a aussi été impactée et que je laissais mon corps ainsi que le regard des autres me définir.

Le pire c’est que ça nous suit très longtemps jusqu’à ce qu’on décide de renoncer à ce plaisir d’être malheureux ou de toujours se considérer comme étant une victime. Eh oui !! Lorsqu’on n’est pas bienveillant avec soi-même on  a tendance à se réfugier dans nos malheurs ou encore ces périodes difficiles de notre vie. Maintenant je sais que le bonheur c’est aussi renoncer au plaisir d’être malheureux.

4- Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre la décision de changer ?

Je pense que je n’ai pas pris la décision au début, mais les circonstances l’ont fait pour moi. Une fois à l’université j’ai voulu m’affiner, mais ça ne l’a pas fait, car le stress m’a poussé à beaucoup manger et qu’a un moment de ma vie les restaurants étaient un antidépresseur pour moi. Puis en 2015, suite à une rupture j’ai perdu 10kg en 1 mois (Rire). Je n’en revenais pas, mais c’était là pourtant. Alors à ce moment j’avais le choix entre utiliser cela à mon avantage ou retomber et manger encore plus. J’ai choisi la première option, mais ça n’a pas été facile. Car à chaque fois que je me mettais à manger, je me culpabilisais et j’en venais à me dire et redire que je ne voudrais pas redevenir comme avant. C’était un stress supplémentaire, car j’avais ce que je voulais depuis si longtemps, mais pour le gérer ce n’était pas chose facile et on redoute toujours la rechute et j’ai été dure avec moi-même.

5- Avais-tu fait des régimes ? Pourquoi ? Comment ?

J’ai quand même essayé pas mal de régimes avant, mais au fil du temps je trouve que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux à faire. Il faut qu’on accorde à notre corps et à nous même le plaisir de vivre et de manger. On peut tenir un régime pendant un mois ou plus, mais il faut se dire qu’on ne vit pas que pour un mois.

Du coup, il faut adopter un nouveau mode de vie, à long terme. Depuis quelque temps j’ai pris la décision de revoir mon alimentation pour mieux l’équilibrer. J’ai aussi voulu améliorer mon rapport avec la nourriture, tout ça avec le moins de stress possible.

Vu la situation actuelle on se dit qu’il faut tout manger et on nous fait la morale comme quoi « il faut manger, car quelque part il y a des personnes qui n’ont pas cette chance », je ne le nie pas et je suis reconnaissante chaque jour d’avoir à manger et d’avoir le choix par rapport à ce que je mange. Par contre, je pense que cela ne signifie pas qu’il faut qu’on mange tout et n’importe comment. Il serait plus judicieux d’utiliser cette chance à notre avantage et pour faire du bien à notre corps.

6- Quel était ton rapport avec le sport ?

Je n’ai jamais été très sportive auparavant. Sauf pour les fois où j’ai pris des abonnements extrêmement chers  pour perdre du poids en quelques séances seulement, vous savez de quoi je parle. Mais je n’arrivais pas à tenir, ne serait-ce que pour ne pas perdre mon argent.

Puis au début de cette année je voulais vraiment faire l’effort d’intégrer le sport dans mon mode de vie, par souci de santé, car je viens d’une famille avec des antécédents diabétiques. Par un coup de tête, j’ai fait un abonnement en salle, sans me mettre la pression et sans me poser d’objectifs forcément. Et c’est ainsi que j’ai découvert un excellent antistress dans le sport. Il joue un très grand rôle sur mon moral et ma capacité à affronter mon quotidien.

7- Aujourd’hui, je vois une femme confiante qui accepte son physique, quel a été le déclic ?

Alors j’ai fait un mois de sport, de février à mars, et on a eu droit au confinement. J’ai donc dû m’arrêter  pendant deux mois, avec cela j’ai traversé un des moments les plus difficiles de ma vie et c’était une situation tellement nouvelle pour moi, avec beaucoup de stress et de pression. Puis le confinement n’a pas facilité les choses. 

J’en venais donc à manger tout ce qui me passait par la main et je n’avais pas du tout le contrôle sur ce que je mangeais et cela ne m’aidait pas à aller mieux.

En avril, un proche à moi m’a fait une remarque par rapport à mon physique, car j’ai pris quelques centimètres en plus, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai explosé, car mes sentiments d’insécurité ont refait surface.

Mais c’était aussi une prise de conscience pour moi. Car j’ai découvert que je n’étais pas cohérente et que je ne peux pas continuer à vivre avec les insécurités de mon passé. Je disais que j’aimais mon corps, mais quand je prenais quelques kilos ou centimètres j’avais du mal à l’accepter. J’ai mis du temps pour accepter et comprendre. J’ai dû mettre de l’ordre dans ma tête, car je me disais « je m’aime et j’accepte mon corps. Donc ce n’est pas la peine de faire du sport, car il ne faut rien changer ».

Mais la plus grande chose que j’ai apprise c’est que quand on aime on prend soin, c’est tout aussi valable pour notre corps.  Et c’est comme ça que je me suis remise au sport, dans le but de prendre soin de moi et de me faire du bien. Je pense qu’il n’y a rien de mal à chercher la meilleure version de nous-mêmes.

8- Avec le recul, qu’aurais-tu aimé dire à l’adolescente complexée et qui se sentait mal dans sa peau que tu étais ?

« Landirado, je veux que tu te rappelles que tu es valeureuse et précieuse, peu importe ton physique et ce que les autres en pensent. Je suis fière de toi et ni ton apparence ni le regard des gens ne te définissent. Je m’excuse si par moment je ne t’ai pas aidé à prendre confiance en toi et à t’aimer. Merci d’être là et de vouloir avancer malgré tout. Merci de me porter chaque jour ».

« Quand on aime on prend soin, c’est tout aussi valable pour notre corps. »

9- Quels sont tes conseils pour celles et ceux qui ont envie de changer physiquement ou juste qui ont envie de s’accepter ?

À mon avis la meilleure chose à faire c’est de se faire confiance et s’accepter avant tout. Il est important de savoir où on est exactement avant d’envisager un quelconque changement. Il est inutile de se mentir. On peut parfois mentir aux autres, mais jamais à soi-même. Alors, autant voir les choses en face et s’accepter pour mieux aborder le futur. 

  • Il faut aussi être cohérent par rapport à ce qu’on pense, ce qu’on dit et ce qu’on fait. Si une situation ou votre physique ne vous plaît pas il ne faut pas prétendre le contraire, car ça bloque le processus de changement.
  • Soyez bienveillant avec vous-même et ne soyez pas trop dur. Cela ne sert à rien d’être extrême, car on a besoin de flexibilité et de constante. Offrez-vous des moments de plaisir, car c’est ce qui aide à tenir et autant que possible faites les choses sans pression.
  • Rappelez-vous que ce qui compte c’est le degré d’implication qu’on accorde à ce qu’on fait. Nous avons chacun notre façon de prendre soin de nous, alors faisons-le bien et à notre manière.
  • Ne comparez jamais votre vie avec celle des autres, car votre parcours est ce qui fait votre authenticité et c’est ce qui fait que vous êtes unique. Vous êtes le seul à savoir votre rythme.
  • Ne craignez pas les remises en question, car c’est nécessaire pour se recentrer et mieux se définir. Il est normal de douter de soi-même quoi qu’il en soit et c’est même important, car cela nous aide à repenser à notre vie et à ce qu’on en fait. Les choses commencent par nous avant tout et notre vie est notre plus grande responsabilité. Comprenez que vous n’êtes pas responsable de ce qu’on vous fait, mais vous êtes responsable de ce que vous en faites.
  • Surtout, soyez heureux et reconnaissant dans tout ce que vous entreprenez et rappelez-vous vos valeurs.
  • Donnez-vous le temps et lâchez prise.

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